Un rêve devenu réalité : notre itinéraire éthique en Afrique
Lorsque Manon et moi avons décidé de tout quitter pour prendre la route, nous savions que notre aventure devait avoir du sens. Voyager en van à travers l’Afrique, c’était plus qu’un rêve : c’était une quête de liberté, de minimalisme et surtout, d’authenticité. Dès le départ, nous avons voulu que notre périple ait un impact positif. Pas question de sillonner le continent sans réfléchir à l’empreinte que nous laissions derrière nous. Voyager responsable en Afrique, c’est possible, et même essentiel.
Dans cet article, nous vous emmenons à la découverte de notre itinéraire africain durable, en mettant en lumière les choix que nous avons faits pour respecter la terre, les gens et les cultures que nous avons rencontrés. À bord de notre fidèle van, nous avons relié des régions méconnues, dormi sous les étoiles, tendu l’oreille aux récits des anciens, et appris à ralentir. Voici comment nous avons construit un itinéraire responsable, que vous soyez un couple d’aventuriers ou simplement en quête de voyages plus conscients.
Préparer un voyage éthique : nos choix avant le départ
Voyager responsable, cela commence bien avant de mettre le contact. Nous avons pris le temps de planifier un itinéraire qui favorise les circuits courts, les rencontres humaines et la consommation locale. Nos fondamentaux :
- Équiper notre van d’un système solaire pour être autonomes en énergie.
- Utiliser une application de cartographie hors ligne pour éviter l’impression de cartes.
- Choisir de voyager hors des saisons touristiques pour minimiser la pression sur les infrastructures locales.
- Acheter matériel et équipements en seconde main ou issus de marques écoresponsables.
- Apprendre quelques mots de chaque langue locale sur notre parcours pour nouer le contact et montrer notre respect.
Nous avons aussi consacré du temps à nous documenter sur les enjeux sociaux, économiques et écologiques des pays traversés. Comprendre l’histoire, les conflits passés ou en cours, les traditions, mais aussi les défis du quotidien est essentiel pour ne pas voyager égoïstement.
Des étapes choisies avec soin : immersion et respect
Notre périple a commencé au Maroc, porte du continent africain, et s’est poursuivi en Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée, puis Cap-Vert, avant de redescendre vers la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin. À chaque étape, nous avons cherché à nous immerger sans nous imposer.
Au Sénégal, nous avons passé deux semaines dans un éco-village près de Ziguinchor, pour participer à un projet de permaculture. Manon y a appris à faire du savon naturel avec des femmes de la communauté tandis que je donnais un coup de main à la construction d’un bassin de récupération d’eau de pluie.
Au Ghana, nous avons choisi de séjourner chez l’habitant via une petite plateforme solidaire. Dormir dans des cases traditionnelles améliorées (avec toilettes sèches et panneaux solaires), c’est revoir nos standards de confort – et en ressortir grandi. Nous avons partagé les repas, les rites et les rires. C’est là qu’on a vraiment compris le sens du mot “partage”.
Voyager bas carbone : le pari du van solaire
Notre van, c’est notre bulle, notre liberté, et aussi notre moyen de vivre plus lentement. Nous l’avons équipé d’un kit photovoltaïque, d’un système de filtration d’eau, et avons opté pour l’électricité verte dans les rares moments où nous devons nous brancher quelque part.
Certes, rouler consomme du carburant, et nous en sommes conscients. Mais en privilégiant des trajets courts, en évitant les vols internes et en dormant dans notre van ou dans de petites structures locales, notre empreinte carbone reste bien en deçà de celle d’un voyage classique.
Nous roulons en moyenne deux à trois heures par jour, et restons souvent plusieurs jours voire semaines au même endroit. Cette lenteur nous permet de mieux découvrir les lieux, de nouer des liens sincères avec les habitants et de consommer autrement.
Consommer local et soutenir les initiatives locales
Manger local est l’un des plaisirs du voyage, mais c’est aussi une vraie manière de soutenir l’économie. Fruits du marché, pain cuit sur place, plats préparés par les mamans du village… c’est ainsi que nous avons découvert des merveilles comme le mafé sénégalais, le foutou ivoirien ou les bananes plantain grillées sur le bord de la route. En guise de restaurant, parfois juste un cabanon en tôle, un banc et beaucoup de sourires.
Nous avons également fait le choix d’éviter les grandes chaînes ou lodges internationaux standardisés. Quand nous avions besoin de confort, c’était vers des écolodges engagés que nous nous tournions. Au Togo, une adresse entre jungle et mer nous a accueillis : gestion locale, matériaux naturels, recyclage des eaux usées et programme de reforestation intégré. Un vrai bol d’air, pour nous et la planète.
Respecter les communautés : le cœur du voyage responsable
Attention à ne pas tomber dans le “voyeurisme” culturel. Le respect des populations locales guide chacun de nos gestes. Pas de photos à la volée sans demander, pas d’insistance lorsqu’on nous dit non. Et surtout, beaucoup de temps consacré à écouter, comprendre, et poser les bonnes questions.
Les moments les plus inoubliables ? Ceux où nous avons pris le temps. Comme cette nuit au Bénin, autour d’un feu de bois, à écouter un griot nous raconter l’histoire de son village. Ou cette journée passée à tisser avec les femmes Akan, où nous avons appris bien plus que des techniques : une autre approche du monde, patiente, méticuleuse, pleine de sens.
Notre message : voyager pour se transformer
Voyager responsable en Afrique, ce n’est pas cocher des cases ou se dorer la pilule loin des réalités. C’est prendre la mesure de la richesse humaine et naturelle du continent, et choisir, avec humilité, de s’y insérer sans déranger, sans abîmer. C’est aussi vivre des instants de grâce, de beauté et de simplicité qui changent pour toujours notre manière d’être au monde.
Avec Manon, cette expérience a renforcé notre lien, notre soif de découverte, et surtout, notre conviction qu’il est possible de vivre autrement. Alors si vous envisagez vous aussi de tout quitter pour vivre plus librement, laissez votre cœur être votre boussole. Et souvenez-vous : chaque choix compte.
À bientôt sur les routes africaines…
